Histoire de la mode en Italie
Avant les années 50, il n’existait pas de mode italienne à proprement parler. Ni dans les meubles, ni dans la décoration, ni dans le vêtement. Nous pouvons la créer, nous devons la créer, remarquait dans les années trente Benito Mussolini. Il a été entendu au-delà de ses propres espérances.
Encore inexistante après la Seconde Guerre mondiale, la mode italienne, lentement mais très sûrement, se développe sur le marché international durant toutes les années cinquante. Notamment à travers les commandes américaines destinées à aider un pays ravagé par la guerre. Particulièrement dynamique, l’industrie de la maille, issue d’une tradition artisanale, se transforme et se concentre au Pied des Alpes. Dans l’orbite de centres lainiers comme Florence, Prato ou encore Valdagno, capitale de l’empire Marzotto. En Lombardie, au nord de Milan, se localise la production cotonnière. C’est cette structure industrielle à l’enthousiasme neuf, au développement exponentiel, qui va, au cours des années soixante, financer un important dispositif de confection.
L’Italie s’ouvre à la création
La remarquable ouverture des Italiens à toutes les formes de création… Leur vigilance à capter les tendances qui bousculent toute l’Europe de l’après-guerre… Leur rapidité et leur souplesse dans une activité de production soumise plus que toute autre à l’air du temps séduisent beaucoup de marques européennes. Peu de charges sociales, une politique de bas salaires, des prix en conséquence permettent de produire et d’exporter une confection agressive.
En outre, elle sait déjà s’appuyer sur la publicité et mettre en place de nouvelles méthodes de distribution. Ainsi naissent les premiers salons spécialisés pour le prêt-à-porter féminin et masculin. Au cours des années soixante-dix, ceux de Milan confirmeront la capitale de la région comme second pôle de la mode internationale, juste derrière Paris. L’alta moda, quant à elle, préfère Rome où, devant un parterre de divas, de princesses et d’actrices, défile la couture selon Valentino, Capucci ou Mila Schôn.
Les sœurs Fendi
Dès 1965, les sœurs Fendi engagent le jeune Karl Lagerfeld. Ensemble, ils donneront à cette petite entreprise familiale de fourrure et de maroquinerie romaine fondée en 1925 une modernité qui continue de s’affirmer. Notamment à travers le sac à main et un travail de pelleterie d’une virtuosité sans exemple. « Pour être chic aujourd’hui, il faut être comme tout le monde » commente la chroniqueuse de mode américaine Eugenia Sheppard. L’insurrection italienne se fera par ce biais. Répondant au grand courant de l’anti-mode qui foisonne de mille contradictions… Elle propose une allure sans rapport avec les diktats de la haute couture.